jeudi 15 octobre 2009
il n'y avait personne
Ce matin dans l'autobus
de vauvenargues à aix
j'ai eu une de ces bouffées de chaleur
célèbres chez les vieilles femmes
mais chez moi la fibromyalgie
qui s'aggrave petit à petit
jusqu'à ce que je veuille mourir
et tout de suite, please!
me débarrassant de mes vêtements
les chaussettes, le tricot, le chapeau
aussi vite que possible
avec un mal au coeur terrible
pendant que le conducteur
me regardait dans son miroir
et j'ai prié:
dieu, prends-moi
je suis prête
car je n'en peux plus de ça
mais heureusement
personne n'était là pour m'entendre
plus tard, sur une belle terrasse
qui s'appelle "la belle époque"
plantée derrière un arbre
pour mieux me détendre
je me sentais trop bien
devant un grand cocktail rose
plus grand que ma tête
qu'il me fallait les deux mains
"le diva", embelli des fruits
de la saison, des fraises, des oranges
et des tranches de citron
j'ai bu toute cette merveille
qui m'a couté cher
mais j'avais déjà payé, non?
ce corps pourri
la douleur constante 24 sur 24
un rétrovirus cherché
mais encore peu connu
et j'ai prié:
dieu, laisse-moi vivre
et rester comme ça
aussi longtemps que possible
mais heureusement
il n'y avait personne
heureusement
il n'y avait personne
car
entre le désespoir et le bonheur
il y a cette vie dure
qui va et vient
qui fait du bruit
rien d'important
rien de bouleversant
juste les bus, ce corps
un cocktail et les mots
que je lache dans l'air
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2 commentaires:
Bonjour, tellement vrai... Votre écrit est touchant, magnifique... Merci !
je vous remercie, bel étranger! je vais quitter la france dans trois heures et je me suis sentie si triste. merci encore, et reviens s'il vous plaît! je fermerai l'ordinateur maintenant avec un sourire sur mes lèvres, grace à vous. ~votre moineau xoxoxoox
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